TRIANGLE (TIE SAAM GOK )


Preview... pour les fans !

TIE SAAM GOK alias Triangle
Hong Kong (2007)

De Tsui Hark, Ringo Lam, Johnnie To
Avec Louis, Simon Yam, Sun Honglei






Encore une entreprise folle en provenance de Hong Kong la prolifique ! TIE SAAM GOK le rêve des cinéphiles que nous sommes, rassemble trois des plus grands ténors du cinéma de l’archipel Chinoise : Tsui Hark, Ringo Lam et Johnnie To, avec un concept atypique qui va vous faire saliver !

Il ne s’agit nullement de co-réalisation, encore moins d’une série de courts. L’idée est tout autre et laisse le champ libre au génie et à la personnalité des protagonistes de ce triumvirat de luxe. Ainsi chacun des trois réalisateurs, succèderait à l’autre derrière la caméra, reprenant l’histoire là où le précédent l’avait laissé. Une sorte de passage de relais dans la réalisation.
De l’intrigue, on ne sait pas encore grand chose, mais on peut d’ores et déjà parier sur une relecture nerveuse et sombre du polar chinois. Trois amis un peu paumés : Sam, Fai et Mok décident de mettre la main sur un magot, mais l’entreprise va prendre des proportions chaotiques mettant à rude épreuve leur relation. (1)
Un scénario unique, pour une réalisation en trois dimensions, laissant à travers le prisme de chacun, l’occasion de rebondir, sur le travail de l’autre, avec indépendance et cohérence.
A priori Tsui Hark commencerait les hostilités en plongeant le film dans un chaos cinématographique dont il a le secret, Ringo Lam à la folie des images, creuserait celle des personnages. Et Johnnie To dont la rigueur légendaire et la maîtrise des scénarios inextricables par l’image, viendrait conclure le tout dans une fusillade nocturne d’anthologie.

Un projet pour le moins risqué techniquement, mais terriblement excitant !
Du caviar pour nos yeux impatients prévus pour fin 2007.

(1) Dernières minutes :
Après une première projection à Cannes, qui laissa les critiques plutôt divisés. Voici le résumé plus détaillé d’une intrigue, qui à priori ne brillerait pas par son originalité. Mais le plaisir se trouve ailleurs, à travers le travail de nos trois metteurs en scène, qui semblent s’êtres particulièrement amusés sur ce projet. Un peu trop peut-être ?

Techniquement audacieux et bien foutu, mais parfois maladroite quant à son statut métissé (comédie, polar, action ?), l'histoire suit les mésaventures de Sam, Fai et Mok, prêts à tout pour faire fortune. Ceux-ci, sur les conseils d’un vieillard mystérieux, braquent le conseil législatif de Hong Kong et mettent la main sur un trésor inestimable. Une tunique ancienne, entièrement faite de pièces d'or !

Verdict ? Une réussite totale qui tire vers le génie !

Ah là là, ces journalistes à la critique facile ! Et sans fondement pour certains !
Sans trop en révéler sur l'intrigue, Triangle est un polar qui flirte avec l'onirisme et le drame, une oeuvre incroyablement cohérente pour un exercice inédit. Une exposition prenante à la fois intense et légère pour Mr Hark, une intropection proche de la folie sous le traitement de Ringo Lam, quant à Johnnie To, il rassemble tous ses protagonistes dans une dérision proche de l'absurde, les plongeant dans un labyrinthe (au sens propre : le champ) et métaphorique. Une allégorie cernée par les balles de la cupidité.



Triangle réunit tous les ingrédients d 'une oeuvre qui n'a rien de formelle. Une leçon sur la cupidité et l'amitié. Un fond riche, une explosion de la dramaturgie. Un film majeur entre humour, drame et suspens, baignant dans une atmoshère métaphysique légère comme un songe.
Le songe de trois amis à Hong Kong.
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

Silk

Silk
Taïwan (2006)

De Chao Bin Su
Avec Chang Chen,
Yosuke Eguchi,
Karena Lam
d


Depuis le succès mondial de Ring au box office, les histoires de fantômes asiatiques, pullulent au cinéma. Effet de mode oblige, tout le monde veut surfer sur la vague. C’est bien là le problème, le genre, accaparé par l’industrie du marketing s’est rapidement essoufflé, faute d’inspiration, de redite et de sur-médiatisation.
Ce sujet pourtant extrêmement fertile en légendes, a vu son potentiel émotionnel et morbide décliner au fil des années. Sa sève créatrice, usée et dépouillée de sa richesse… .
Pourtant les fantômes asiatiques ont encore beaucoup de chose à nous dire et à nous montrer, faut-il encore quelqu’un qui sache les faire parler !


C’est dans cet esprit créatif que Chao Bin Su s’est attelé à renouveler le genre, respectant ses codes et transcendants les poncifs. Un exercice de style maîtrisé pour une histoire profonde et sensible qui verse enfin dans l’inédit.
Silk est un film au statut un peu hybride, une sorte de polar surnaturel, mais qui mélange les styles avec une étonnante subtilité. Le postulat d’aborder des questions métaphysiques, sous le prisme de la science, du polar et de la psychologie, traduit à la fois la fascination et le mal être profond de notre société. Une société cynique et désabusée dans son rapport avec la mort.


Comment devient on un fantôme ? Pourquoi le devient-on ? De ces interrogations se décline une intrigue qui va casser à travers son enquête surnaturelle, les clichés les plus communs. Ce n’est pas toujours la haine, qui fait de nous un fantômes, mais l’amour qui retient près de nous les êtres que l’on aime. Plus qu’un ghost movie, Silk, est avant tout un film sur le deuil. Une histoire de vivants et de défunts, qui ne voient pas, ne se comprennent pas.

Mal à la vie et mal à la mort !
En effet la frontière entre le monde des vivants et celui des morts tout aussi dépressif, est aussi ténue qu’un fil de soie. Porté par l’interprétation border line et dépressive de Chang Chen (Tung). Le film semble constamment habité par la solitude et le chagrin.
Hashimoto ( Yosuke Eguchi ) est un scientifique renégat qui opère à des recherches clandestines sur les énergies dans un appartement abandonnée de Tapei. Acharné à capturer l’énergie des défunts (l’anti-gravité), il utilise pour cela une éponge de Menger, sorte de solide fractal décrit par le mathématicien Autrichien Karl Menger en 1926, qui possède la propriété particulière d’avoir une surface infinie, tout en contenant un volume nul.… (comprenne qui pourra !). Ce qui lui permet de piéger le fantôme d’un enfant.

En règle générale le monde des morts et celui des vivants étant hermétiques, peuvent coexister, mais pas se rencontrer. Sous peine de tragédies mortelles pour qui croiserait le regard d’un disparu. Le scientifique Japonais met au point un procédé afin de pouvoir observer l’enfant, dans une chambre hermétique. Afin de l’aider à percer le mystère du garçon, il fait appel à Tung, membre d’une unité d’élite de la police, pour qu’il enquête sur les circonstances de sa mort. A l’aide de ses dons exceptionnels, il est capable de lire sur les lèvres (et donc de comprendre ce que dit l’enfant) et possède une double vue. Tung découvre qu’un fil de soie semblerait relier l’enfant à ses victimes, ainsi qu’à un autre fantôme.

Avec ses images soignées et non exempts de scènes chocs réellement efficaces, Silk est un film d’horreur atypique, glacial, dépressif et terriblement profond, où l’importance du regard semble un enjeu de taille pour le réalisateur.
Silk est une histoire de liens : amour/haine, mère / fils, où tout passe par le regard. Interaction avec la réalité, à travers le fil de soie, qui symbolise le lien entre les morts et les vivants. Interaction des sentiments tels que l’amour ou la colère . En celà Silk est d’avantage un film de cœur qu’un film de peur . Les fantômes de Chao Bin Su ne sont pas des monstres, mais des êtres comme nous, fait de solitude, d’amour et de détresse.


ATTENTION SPOILER

Au final Tung réalisera (car affecté par la perte de sa mère) le véritable enjeu de cette aventure, et que ce fil est avant tout le symbole d’une relation de dépendance entre une mère et son fils.
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

Spirits Oan Hôn : un film de fantômes au Vietnam.


Spirits (Oan Hôn)
Vietnam (2004)

De Victor Vu
Avec Catherine Ai,
Tuan Cuong, Katheleen Luong







Les Vietnamiens craignent les morts qui n’ont pas reçu de culte. Cela s’en ressent jusque dans leur cinéma, plutôt avare en production sur le genre. Malgré un vivier de superstitions et de croyances extraordinairement fertile, la production cinématographique locale privilégie la peinture sociale ou le mélodrame, au film d’épouvante.

C’est un paradoxe assez intéressant quant on compare le Vietnam (mettant de côté les capacités financières), aux autres productions asiatiques beaucoup plus prolifiques et expansives sur le genre. Il suffit de se tourner vers le Japon, Hong Kong, la Corée du Sud ou encore la Thaïlande pour remarquer la différence. Il est par ailleurs assez amusant de constater que malgré l’extrême modernité des pays suscités, ceux-ci soient restés singulièrement attachés aux traditions d’antan, apportant avec elles, leurs lots de croyances et de superstitions.
C’est peut-être pour cela qu’un personnage comme Victor Vu, réalisateur Vietnamien / Américain, s’est senti en mesure de mettre en scène un tel sujet. Tourné en 2003 aux Etats-Unis et au Vietnam, le film Oan Hôn (Spirits), raconte l’histoire d’un écrivain (Loc), confronté au fantôme d’une jeune femme (Hoa), au sein d’une maison qu’il croyait abandonnée. Mais la demeure abrite en son sein de bien sordides histoires et ne semble pas avoir livré tous ses secrets. Ce que les résidents successifs apprendront à leur dépend.

Une voix off bienvenue éclaire la narration d’une certaine poésie et le réalisateur a opté pour une mise en scène en 4 actes. Le récit est alors abordé selon différents points de vue. Mais l’histoire ainsi que l’ambiance, peine à s’installer. Peut-être est-ce du à un Victor Vu trop timoré quant à l’usage de sa caméra et le parti pris pour un thème ultra conventionnel. Résultante maladroite : un film d’horreur vain, qui à défaut de nous faire peur, ne réussi pas même à nous émouvoir.

Quant on connaît la surexploitation des films de fantômes asiatiques, difficile de raconter une histoire originale dans ce domaine. Seuls certains partis pris de réalisation et de scénarios, arrivent à sauver ces films des poncifs éculés (cf. Silk).Hélas, la mise en scène soporifique de Vu ne parvient jamais à transcender notre intérêt pour ce film qui aurait certainement puiser plus de force dans un court .
Malheureusement les bonnes intentions ne suffisent pas et l’accroche marketing trompeuse et douteuse de ce DVD en font un achat plus que dispensable.
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

Once upon a time in HighSchool

Once upon a time in HighSchool
(2004)
De Yoo-Ha
Avec Gweon Sang-woo,
Lee Jeong-jin, Han Ga-in






Toujours sur ce thème préoccupant des rixes étudiantes, Once upon a time in HighSchool de Yoo Ha tire une salve particulièrement violente ayant pour toile de fond le régime dictatorial de 1978 après l’assassinat de Park Chung Hee.

Le titre plutôt accrocheur du film peut-être trompeur, car Once upon a time in HighSchool, s’écarte volontiers du film de baston classique, mêlant romance, politique et action.

Corée du sud 1978, le pays fragilisé par la guerre fratricide avec son voisin du Nord et ses luttes politiques intestines, est sous le coup de la loi martiale. Hyun-soo (Gweon Sang-woo : Vocano High) jeune étudiant coréen est transféré au lycée de Jungmoon, nouveau venu, plutôt timide et romantique, il comprend vite que seule la loi du plus fort règne dans cet établissement sous embrigadement militaire. Contraint de baisser les yeux par peur de violentes représailles de la part de ses camarades et de l’autorité, Hyun-soo va se lier d’amitié avec le charismatique Woo-sik, un des durs du lycée. Leur passion commune pour Bruce Lee (décédé depuis peu) et leur amour pour la belle Eun-ju, va les pousser à la révolte envers le système tout en s’opposant violemment aux caïds de l’école.

Une parabole virulente de l’Histoire

D’avantage un film de Société, qu’un hommage au cinéma d’arts martiaux. Once upon a time in HighSchool, est le témoignage d’une époque trouble, celle de 1978 et des nombreuses dictatures militaires qui régissaient un état affaiblit par la guerre et le nationalisme.


Pourquoi un film de combat, plutôt qu’un drame ? Et pourquoi Bruce Lee ?

Cinq ans venaient de s’écouler après la mort du Petit Dragon et la Corée du Sud commençait seulement à découvrir ses films. Il faut souligner l’impact énorme que la Star a suscité (et suscite encore) auprès des asiatiques (tout particulièrement des jeunes). C’était le premier héros asiatique a explosé aux yeux du monde entier, Bruce Lee représentait à la fois la force et une fierté insolente. Il est une icône, un insoumis, qui a marqué le monde à jamais. Bruce Lee demeure un symbole et un exemple pour de nombreux asiatiques. Symbole d’autant plus mis en exergue sous les yeux et les désirs des 2 héros. Car n’oublions pas qu’en cette période de dictature militaire, les lycées étaient plus apparentés à des camps d’embrigadement, qu’à des instituts démocratiques. Et ce système autoritaire extrême formatait des élèves particulièrement aigris et violents.

L’indiscipline devient alors : résistance politique ; et l’autorité : matrice de la violence.

Sa volonté de jouer sur plusieurs registres, ne casse jamais le rythme du film. Once upon a time in HighSchool, réussit le pari difficile de nous scotcher avec des scènes d’actions réalistes et brutales, et de nous laisser songeur quant aux allusions politiques et sociales dénoncées par le réalisateur. Un discours toujours d’actualité sur une Société moderne à la fois civilisée et barbare. Une diatribe virulente sur le système éducatif coréen et l’embrigadement nationaliste. Le film est à l’image de ses héros, extrêmement passionné et touchant. Une force rare d’autant plus appréciable pour ce genre de métrage.


Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

Dossier la vie est combat : Art of figthing


Art of figthing
(2006)
De Shin Han-sol
Avec Baek Yun-shik,
Choi Yeo-jin, Kim Eung-su,
Lee Hyun-kyoon





Ne vous y trompez pas, Art of figthing, est tout sauf un film d’arts martiaux. Mais cette œuvre rare et atypique vaut vraiment le détour, car Shin Han-sol casse et détourne ici les nombreux archétypes propres au film de combat (la notion d’apprentissage, la relation Maître/élève…). Nous sommes ici dans une représentation brutale et réaliste de la violence, bien loin des fantasmes martiaux.
Pour Byeong-tae la vie est un enfer quotidien, fils de flic, l’adolescent taciturne et introverti, est le souffre douleur des voyous de son école. Tabassé et humilié chaque jour, le jeune homme n’est plus qu’une ombre déprimée, invisible aux yeux de tous, même des siens. Meurtri dans sa chair et son orgueil, Byeong-tae, cherche désespérément une issue à son martyr, sans avoir toutefois réellement le courage de prendre quelques initiatives solitaires. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre Oh (Baek Yun-shik) un inquiétant et mystérieux personnage qui sous ses airs placide cache un féroce et redoutable combattant. Attristé par le sort de l’adolescent, Oh le prend sous son aile et décide de lui inculquer quelques notions d’autodéfense. La première leçon étant avant toute chose de faire de lui un homme sans peur. Byeong-tae passera-t-il d’une violence subie, à une violence prescrite ? Aura-il la force de casser le mur de ses inhibitions, en sachant que tout acte à un prix ?

De par sa volonté de n’appartenir à aucuns genres, Art of figthing, surfe brillamment sur plusieurs registres (comme le font si bien les films coréens), comédie, drame, action… Ici les combats n’ont rien de martiaux (les chorégraphies sont extrêmement sobres et efficaces) et le film n’est pas dénué d’une certaine morale.

Art of figthing, est une réflexion sur la violence et ses conséquences, loin des canons esthétiques connus. Shin Han-sol se penche ainsi sur la fragilité de l’adolescence, l’absence de repères familiaux (Oh est un refuge paternel idéal pour Byeong-tae) et surtout sur la cruauté d’une société impitoyable envers les plus faibles, les plus démunis.

Art of figthing met aussi en avant un fait de société particulièrement inquiétant en Asie, les rixes extrêmement brutales entre les écoliers. 
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

THE ROAD HOME

THE ROAD HOME
(1999)
De Zhang Zimou
Avec Zhang Ziyi,
Sun Honglei,
Zheng Hao






Pour ceux dont l’entourage croit encore que le cinéma asiatique ne se réduit qu’à une succession de films de kung fu, de chambara, d’œuvres auteurisantes inaccessibles ou de comédies grasses et débiles... Voici une œuvre simple et touchante, de l’esthète Zhang Zimou (Hero, épouse et concubines), qui saura mettre un terme à tous ces à priori médisants. Il serait d’ailleurs tant que la critique admette le statut du cinéma asiatique, en reconnaissant qu’à bien des égards il est encore précurseur en matières d’œuvres et de concepts originaux.
Mais revenons au film.
Apprenant le décès de son père, Luo Yusheng revient dans son village natal situé au Nord de la Chine pour assister sa mère à la préparation des funérailles. Celle-ci insiste pour que son père soit enterré selon la coutume, ils porteront avec les villageois le cercueil jusqu’au cimetière où il sera enterré. Yusheng, bardé de ces certitudes de citadins comprendra-t-il l’importance et le sens de ses vielles traditions ? Afin de réaliser l’importance de leur souhait et de savoir qui ils étaient, l'histoire de ces parents est alors racontée.

The Road Home, est la chronique douce et nostalgique d’une Chine rurale et de ces coutumes ancestrales, amenée à disparaître sous le développement tentaculaire des grandes villes. Dans son oeuvre Zhang Zimou prône tacitement (la Chine est toujours une dictature ne l’oublions pas) le retour à des valeurs plus saines et plus simples. Dénonce une Chine contemporaine partagée entre une modernité cynique et des racines solides. Le récit de la vie de ses parents, donnera au héros le cheminement nécessaire pour rejoindre le cœur de sa mère et exaucer les dernières volontés de son père. Une Chine qui oublie ses racines est un pays sans âme. The Road Home est une œuvre à 2 visages, une ode à la modernité (l’amour des 2 héros qui fait fi des traditions de mariage arrangés) et à la mémoire (le respect des ancêtres et des traditions).

C’est aussi l’occasion de découvrir une Zhang Ziyi, plus jeune et resplendissante, dans un de ces plus beaux rôles. The Road Home est un film humble et touchant, proche du spectateur, la réalisation sobre et très belle de Zhang Zimou, nous fait partager avec pudeur et beauté l’intimité d’un deuil et la beauté de leur histoire.

Le présent (le deuil du père) est en noir et blanc, tandis que le passé (en couleur) est riche de la chaleur des souvenirs. Ici la rudesse de l’hiver de cette Province perdue, en adéquation avec la pauvreté extrême des campagnes, n’entame en rien la beauté des images et du récit, nous démontrant qu’une vie simple et modeste si dure soit-elle peut-être la plus heureuse qui soit.
The Road Home est un film très émouvant qu’il faut prendre le temps de comprendre et d’aimer.
Le film est disponible chez Asia-diffusion en zone 2, vous pourrez même profiter d’un fort beau doublage en français effectué par d’excellents comédiens chinois, ce qui donne encore plus de beauté au métrage.
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

I’am a cyborg, but that’s ok

I’am a cyborg, but that’s ok
(2007)
De Park Chan Wook

Avec Lim Soo-jung,
Jung ji-hoon,
Choi he-jeen, Lee Yung-nyeo






Après avoir exploré les tréfonds de l’âme humaine à travers sa remarquable trilogie de la vengeance (Sympathy for Mr Vengeance, Old Boy, Sympathy for Lady vengeance), Park Chan Wook, s’attèle à la comédie romantique, en mettant en scène une fable drôle, fantaisiste et décalée.

Young-goon n’est pas une femme comme les autres, c’est un cyborg ! Et comme tous les cyborgs, celle-ci n’a que peu d’émotions et se nourrit exclusivement de batteries. L’ennui c’est que Young-goon est humaine, internée par ses parents dans un hôpital psychiatrique, dans l’espoir d’une guérison, la jeune femme se renferme dans son univers cybernétique. Elle va alors faire la rencontre de Il-soon, un charismatique pensionnaire parmi la population locale. Il-soon est persuadé de pouvoir voler le talent de tous ceux qu’il croise ! Lorsqu’il rencontre Young-goon, il tombe fou amoureux, voyant que son régime à base de pile peut lui être fatal, Il-soon mettra tout en œuvre pour la sauver.

De l’aveu même du réalisateur, I’am a cyborg… est un film étrange, dont il a du mal à croire qu’il en est l’auteur. Et c’est vrai qu’au regard de son passé cinématographique, I’am a cyborg…, détonne sur tous les points. Considérons alors ce film comme une œuvre transitoire, une bouffée d’oxygène après l’apnée éprouvante et nihiliste de sa trilogie.
Le film est par ailleurs très coloré, presque illuminé de tous les artifices du conte de fées. Un contraste radical avec ses réalisations précédentes. Malheureusement le film de Park Chan Wook souffre de quelques longueurs qui stigmatisent la difficulté du réalisateur à s’approprier un genre dont il n’est pas coutumier. Voir parfois le ratage dans ses vaines tentatives de calquer son cinéma sur celui du conte de fée moderne (dont Tim Burton se fait actuellement le chantre) sans en saisir toutefois toutes les subtilités. Mais ces quelques faiblesses ne plombent pas le film pour autant.

Car sa réussite et son charme résident dans le portrait de cette histoire d’amour timide et décalée entre Il-soon et Young-goon. Dans cette galerie de personnages excentriques, c’est avec tendresse que nous suivons cet amour naissant, se rapprochement hésitant et difficile de ses 2 héros pourtant renfermés et centrés sur leur univers mental. Une comédie certes, mais surtout une histoire d’amour étonnante qui trouvera son apothéose dans un final coloré d’une candide beauté.
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

Comédie : Attack the gas station

Attack the gas station
(1999) De Kim Sang-jin
Avec Lee Seong-jae, Yoo Oh-sung,
Kang Seong-jin, Yu Ji-Tae,
Park Young-kyoo, Chung Joon





Sur un scénario à priori bancal et une intrigue plutôt restreinte, Kim Sang-jin, accomplit un véritable tour de force, un joyeux bordel complètement assumé, orchestré par une réalisation dynamique et sans faille.

Cette comédie loufoque qui prend pour cadre, un atypique huis clos extérieur (une station service), est tout simplement jouissive et ne souffre d’aucune baisse de rythme. Dans cette unité de lieu et de temps (l’histoire se passe sur une nuit), se succèdent une galerie de personnages hilarants et déjantés (gangs de livreurs chinois, délinquants musicos...). Les personnalités se dévoilent (un lycéen timoré et racketté se révèle être un combattant hors pair). Curieusement, cette étrange prise d’otage, apporte à l’ensemble des protagonistes (otages inclus), un vent de liberté et d’optimisme. Nous sommes bien sûr dans le cadre d’une comédie !

Par goût du risque, de l’argent facile, ou pour simplement tromper l’ennui, quatre jeunes rebelles décident de braquer une station service et séquestrent salariés et clients. Ils décident ainsi de se faire passer pour les employés des lieux, mais alors que la nuit ne fait que commencer, nos 4 héros à la personnalité exacerbée vont rencontrer une population tout aussi excentrique qu’ils gèreront selon leurs humeurs.

Bien qu’il peine un peu au démarrage, le film de Kim Sang-jin parvient à nous emmener sur le chemin du rire et de la petite réflexion sociale. Les idées fusent, malgré les contraintes scénaristiques du huis clos, jusqu’à prendre des proportions surréalistes, où se mêlent avec allégresse et souplesse comédie musicale, bastons, plaidoyer pour la jeunesse et comédie.

Reste à savoir si cette comédie moderne, peut-être un peu trop branché sur la mode de l’époque saura résister aux affres du temps.

Disponible en zone 2 sur Asia-Diffusion,
avec Ô miracle ! Des sous titres français !

Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!